Apparence
La lumière verdâtre de la forêt se filtrait à travers un épais couvert de feuillage lorsque le groupe fit sa rencontre. Une silhouette solitaire avançait lentement entre les herbes hautes et les fleurs sauvages.
C’était un homme – ou du moins, il en avait l’allure. Sa capuche rabattue cachait en partie son visage, laissant deviner des traits marqués par la route. Son manteau, effiloché et usé par le temps, pendait lourdement sur ses épaules. Tout en lui respirait la fatigue des longues marches : les bandages sur ses bras, tachés de terre et de sang séché, ses bottes couvertes de poussière, et sa lourde ceinture de métal et de cuir où pendaient quelques anneaux ternis.
Dans sa main droite, il tenait un long bâton de marche, usé mais solide, compagnon de route plus qu’arme véritable. Sur son dos, un volumineux paquetage dont nul ne sut jamais le contenu : vivres, reliques, ou souvenirs d’un autre temps.
Rencontre
Alors que la caravane progressait vers Astraden, il s’arrêta au bord du chemin pour attendre leur passage, les observant avec curiosité avant de s’adresser au maître du convoi :
« Bonjour Caravanier, me permettriez-vous de vous accompagner quelques temps dans votre voyage ? Je me languis du contact humain. »
Son ton était calme, posé, empreint d’une certaine mélancolie. Il se joignit au convoi pour quelques jours, partageant le feu et le silence plus souvent que les mots. Peu bavard, il se contentait d’écouter, hochant parfois la tête ou esquissant un sourire lorsqu’on lui parlait.
Disparition
Lors de l’embuscade dans le canyon, à la veille de l’arrivée à Astraden, le pèlerin disparut. Nul ne sut ce qu’il advint de lui. Certains jurent l’avoir aperçu s’éloigner dans la brume avant le combat, d’autres pensent qu’il a péri dans le chaos. Quoi qu’il en soit, aucun corps ne fut retrouvé, et son absence ne fut remarquée qu’une fois la bataille terminée.
Depuis, son souvenir hante certains membres du groupe — non pas par peur, mais par une étrange impression d’inachevé.
