Au cœur de la nuit, dans une ruelle discrète de Kaiteras, plusieurs aventuriers se retrouvèrent après avoir tous reçu la même lettre : une proposition de travail bien payée, signée d’un certain Arran. Guidés jusqu’à une adresse isolée, ils furent accueillis par un homme mystérieux au port altier, accompagné d’un imposant genasi de feu. Arran leur expliqua, d’une voix calme et assurée, qu’il avait besoin d’un groupe fiable pour escorter un convoi de nains jusqu’à Arkhata, puis poursuivre une mission plus lointaine vers le Pays d’Antan. En preuve de bonne volonté, il offrit une large avance et remit au groupe une petite boîte de pierre gravée, scellée, dont il ne précisa ni l’usage, ni le secret.
Au matin, les aventuriers retrouvèrent le convoi à la sortie nord de la ville. Le nain qui dirigeait l’escorte, Kolfomrug, appartenait aux Corps d’Acier et ne semblait pas ravi de travailler avec des mercenaires, mais l’ordre venait de plus haut. La caravane se mit en route à travers les plaines de Goldacre, un voyage long de plusieurs semaines, sous un soleil parfois dur, parfois masqué par la pluie froide de la région.
Les premiers jours se déroulèrent sans incident, mais très vite les gobelins commencèrent à rôder autour de la caravane. Embuscades soudaines, flèches perdues dans la nuit, silhouettes fugaces dans les collines… chaque soir, le danger semblait un peu plus proche. Une semaine après le départ, une attaque plus audacieuse manqua d’emporter un membre du convoi, les gobelins tentant un enlèvement avant de disparaître dans les fourrés.
Plus ils avançaient, plus les attaques gagnaient en intensité. Finalement, aux abords des Terres Hautes, les aventuriers découvrirent que les gobelins étaient poussés par un chef bien plus dangereux : Argos, un demi-géant brutal et rusé, meneur d’une tribu nombreuse. Lorsque celui-ci finit par intervenir en personne, la caravane se retrouva au bord de l’anéantissement. Le combat fut féroce, désespéré, presque perdu avant d’avoir commencé. Mais grâce à un mélange improbable d’audace, de coordination et de chance pure, le groupe parvint à terrasser Argos et à faire fuir les survivants.
Épuisés mais victorieux, les aventuriers purent reprendre leur route. Quelques jours plus tard, Arkhata se dressa enfin devant eux : une forteresse rugueuse et imposante, où humains et nains vivaient côte à côte. Accueillis avec méfiance mais aussi reconnaissance, ils furent escortés jusqu’aux quartiers réservés aux étrangers, où ils pouvaient enfin reposer leurs armes et panser leurs blessures.
La traversée de Goldacre s’achevait, mais leur contrat, lui, ne faisait que commencer.